Un soldat de l'armée canadienne en Irak. Photo : Reuters/Baz Ratner

La mission du Canada en Irak est prolongée pour contrer l’influence iranienne

Le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, affirme que le Canada va devoir maintenir en Irak jusqu’à 850 militaires canadiens au moins jusqu’en mars de l’an prochain.

Harjit Sajjan rencontre des membres de l’armée canadienne en Irak, le 21 décembre 2016. (Twitter)

Le ministère de la Défense avait procédé à un retrait de quelques centaines de militaires depuis quelque temps. Il y a actuellement plus que 500 militaires canadiens environ dans la région. Cette présence sera cependant donc maintenant raffermie repoussée en raison d’inquiétudes croissantes concernant l’influence de l’Iran en Irak.

Téhéran soutient de nombreux groupes de milices chiites dans le pays voisin, groupes, qui ont largement pris la place de Daech en tant que principal élément déstabilisateur politique en Irak. Ces groupes ont intensifié leurs attaques contre les forces occidentales ces derniers mois.

La mission du Canada dans ce pays, baptisée Opération Impact lancée en octobre 2014, devait en principe prendre fin mercredi.

Le ministre Sajjan a confirmé mardi que des forces spéciales et des instructeurs militaires canadiens vont continuer leurs opérations à partir de la ville nordique d’Irbil, qui a été attaquée à plusieurs reprises au cours de la dernière année.

Rappelons que cet engagement militaire canadien ne s’effectue pas en vase clos. Il appuie l’initiative plus large de la mission de l’OTAN en Irak.

« En renouvelant l’opération IMPACT, nous renforçons l’appui du Canada à ses alliés de l’OTAN et à ses partenaires de la coalition mondiale, et nous poursuivons le travail important en cours au Moyen-Orient », a indiqué le ministre.

Sur cette photo prise en février 2017, on voit des membres des forces spéciales de l’armée canadienne discuter avec des combattants peshmerga dans le nord de l’Irak. © Photo : Ryan Remiorz La Presse canadienne

Une présence militaire critiquée au Canada

La nature de dernière minute de l’extension de la mission militaire canadienne en Irak et le manque de transparence autour de sa composition exacte et de certains aspects de ses activités déplaisent à l’opposition parlementaire.

Le porte-parole conservateur en matière de défense, James Bezan, a noté que le précédent gouvernement conservateur canadien, qui avait lancé en 2014 la mission contre Daech, avait organisé des séances d’information pour tenir le public et les parlementaires au courant de cette initiative.

« Et depuis ce temps, il n’y a eu presque rien venant du gouvernement sous la forme de mises à jour techniques », a affirmé M. Bezan. « Il y a une ambiguïté permanente sur le but de la mission, la façon dont nos forces se conduisent. »

Thomas Juneau, un expert de l’Université d’Ottawa sur le Moyen-Orient, a déclaré que le Canada avait un piètre bilan de transparence lorsqu’il s’agit de parler d’interventions militaires et d’expliquer les raisons des décisions.

« Annoncer cette mission sans aucun détail comme cela a été fait 24 heures avant son expiration est vraiment un grave manque de transparence ».

D’ajouter cependant, monsieur Juneau, « Décider maintenant de ne pas reconduire aurait envoyé un signal vraiment négatif à l’administration Biden aux États-Unis. »

Des soldats canadiens en Irak Photo Credit: Crédit photo : REUTERS/Caporal Audrey Solomon/Canadian Armed Forces/Handout

RCI avec CBC News

Catégories : International, Politique
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